Voilà, ça y est, elle s’en va enfin… Cette année cruelle, interminable… Cette année qui aura finit de me briser, qui m’aura fait me sentir plus seule que jamais… Nous, les confinés pendant des mois, bataillant sans solution, se heurtant aux portes que l’on nous claque au nez sans répit… Nous, les éternels oubliés, qui gênons une France qui préfère que nous soyons dans l’ombre… Après tout, c’est notre enfant, qu’on assume !
Cette année et son stress, si énorme, ingérable… un stress inimaginable… A chaque discours, chaque décision, que va t’on devoir encore gérer, sacrifier, décider, batailler… Redevenir professeur, orthophoniste, infirmière, psychologue, éducatrice, mais aussi parent… Se retrouver face à cet enfant qui ne comprend pourquoi on le prive encore et encore de ce qui lui est vital… Cette année qui m’a forcé à prendre la pire décision de ma vie, cette année qui ne m’a vu dormir qu’une seule nuit complète et réparatrice…
Il y eu un temps, qui me parait si loin, où j’ai cru pouvoir me reposer… Arrêter là cette randonnée sans fin, nos sacs de merde sur le dos… Mais ces sacs, à peine posés, ont dû être repris ainsi que la longue route qui est notre quotidien. J’ai osé croire en l’apaisement, mais les combats ont dû reprendre, et de plus belle.
Cette année sans repos ni répit, cette année qui a finit de briser l’armure de cette maman démunie que je suis, face à l’oubli dont nous sommes victimes, face à ce monde que moi même j’ai tant de mal à cerner, face à mes particularités et les tiennes, qui ne sont pas compatibles avec lui… Etre sans cesse celle que je ne suis pas, être sur le qui vive, élaborer des plans, anticiper, prévoir, savoir…
Cette année aura, à coup de fatigue accrue et de chance aussi, tout de même vu des réussites, car nous avons enfin notre précieuse orthophoniste et ergothérapeute. Autant de rendez-vous à gérer, pour toi, pour moi, autant de fatigue en perspective, mais de belles réussites je te le souhaite. J’ai quand à moi beaucoup d’objectifs en tête, personnels comme pour toi mon zozo, qui j’espère se concrétiseront…
Je finis cette année plus fatiguée que je ne l’ai jamais été, plus lasse de ce monde qu’il ne l’est permis… J’ai perdu l’espoir de changer ce monde qui est perdu. Cette fin d’année je l’ai tant attendue, tant espérée… Tenir la semaine, le mois, l’année… Le pire sera derrière nous, il faut tenir encore… Mais le tunnel n’a pas de bout, et l’envie de pleurer ce soir est bien trop forte… Les implications, les conséquences désastreuses sur ton évolution, ces années entières de perdu sur certaines acquisitions… Et ces « tu rattraperas ça le moment venu », qui ne font qu’appuyer sur la tête d’une maman sur qui il faut arrêter de trop compter, ces mots terribles qui ne se rendent pas compte du travail fourni et de ce qu’il a coûté.
Sur ce mon petit zozo, je vais aller me coucher, car demain sera la journée d’une nouvelle année… Que je n’espère plus avec espoir, mais avec crainte et lassitude… Mais demain je serais là, car s’il y a bien une chose dans ce monde qui mérite de se relever, c’est ton sourire et ta façon de me faire sentir que le combat en vaut la peine.
Je t’aime mon petit prince, et en 2021 encore plus que ce soir.
